
En France, il existe des écoles publiques, des écoles privées sous contrat et des écoles privées hors contrat. Pour comprendre la raison d’être et l’objectif de l’école Saint-Pierre-Julien-Eymard, il importe de répondre à une question fondamentale : qui doit donner l’éducation ?
Qui doit donner l’éducation ?
Le pape Pie XI répond à la question dans son encyclique Divini illius Magistri en 1929 : « L’éducation est nécessairement l’œuvre de l’homme en société. Or, il y a trois sociétés nécessaires, établies par Dieu, à la fois distinctes et harmonieusement unies, au sein desquelles l’homme vient au monde. Deux sont d’ordre naturel : la famille et la société civile ; la troisième, l’Église, est d’ordre surnaturel. »
Chacune de ces sociétés a ses prérogatives sur l’éducation et donc sur l’école. La famille a une priorité de nature sur l’éducation mais, du fait qu’elle soit une société imparfaite, elle a besoin de la société civile pour le bien commun temporel et de l’Église qui seule possède les moyens requis pour permettre à l’homme d’atteindre sa finalité : la vie éternelle.
La famille
Du fait que la transmission de la vie humaine se fait au sein de la famille, les parents ont un droit inaliénable de donner l'éducation. "Un droit antérieur à n'importe quel droit de la société civile et de l'État, donc inviolable par quelque puissance terrestre que ce soit."
Il ne suit pas de là que le droit à l'éducation des enfants soit chez les parents absolu ou arbitraire, car il reste inséparablement subordonné à la fin dernière et à la loi naturelle et divine... De par la nature les parents ont le droit de former leurs enfants, mais ils ont en plus le devoir de mettre leur instruction et leur éducation en parfait accord avec la fin pour laquelle ils les ont reçus par un bienfait de Dieu.
L'Église
L'éducation appartient d'une manière suréminente à l'Église à deux titres d'ordre surnaturel, que Dieu lui a conférés à elle exclusivement, et qui sont, pour ce motif, absolument supérieurs à tout titre d'ordre naturel.
- Le premier titre se trouve dans la mission expresse et l'autorité suprême du magistère que son divin Fondateur lui a données : " Toute puissance m'a été donnée dans le ciel et sur la terre. Allez donc, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ; leur apprenant à garder tout ce que je vous ai commandé ; voici que je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la consommation des siècles."
- Le second titre est la maternité surnaturelle par laquelle l'Église engendre, nourrit et élève les âmes dans la vie divine de la grâce par ses sacrements et son enseignement. C'est pourquoi saint Augustin affirme a bon droit que " celui-là n'aura pas Dieu pour père qui aura refusé d'avoir l'Église pour mère."
L'État
Il appartient principalement à l'État, dans l'ordre du bien commun, de promouvoir de toute sorte de manières l'éducation et l'instruction de la jeunesse : tout d'abord, il favorisera et aidera lui-même l'initiative de l'Église et des familles et leur action, dont l'efficacité est démontrée par l'histoire et par l'expérience. Il complètera cette action lorsqu'elle n'atteindra pas son but ou qu'elle sera insuffisante...
Toutefois, il est clair que de toutes ces manières de promouvoir l'éducation et l'instruction publique et privée, l'État doit respecter les droits innés de l'Église et de la famille sur l'éducation chrétienne, et observer en outre la justice distributive. Est donc injuste et illicite tout monopole de l'éducation et de l'enseignement qui oblige physiquement et moralement les familles à envoyer leurs enfants dans les écoles de l'État, contrairement aux obligations de la conscience chrétienne ou même à leurs légitimes préférences.
Les écoles hors contrat
Les écoles hors contrat sont celles qui n’ont pas passé de contrat avec l’État, au sens de la Loi Debré de 1959. On les appelle également écoles libres (dans la mesure où elles sont libres de leurs méthodes pédagogiques, de leurs programmes et du choix de leurs équipes éducatives) ou encore écoles indépendantes (désignation qui souligne qu’elles ont été créées par la société civile, non par l’État).
Les écoles hors contrat sont généralement gérées par des Associations loi 1901 sans aucune aide financière de l’État. Elles sont soumises au code civil de l’éducation qui définit un cadre juridique et à des inspections académiques.
Le mécontentement grandissant des parents face au système éducatif français est à l’origine de l’expansion croissante, ces 10 dernières années, des écoles hors contrat. La Fondation pour l’école fondée en 2004 défend la liberté fondamentale des parents en matière d’éducation. En septembre 2015, 67 écoles ont ouvert leurs portes.
On compte aujourd'hui en France 793 établissements hors contrat, soit 60 000 élèves.
Les écoles hors contrat sont très variées, sur les plans pédagogique, éducatif et confessionnel.
